Plasticien, l’émotion l’inspire. Bernard Guérin capte le vivant via le portrait africain et le modèle vivant avec une approche expressive (hors académisme) portée vers la créativité. L’envie de « hors-atelier » le pousse à capturer cette vie grouillant autour et loin de lui. Surprendre lui importe plus que le résultat et c’est ce qui attire de nombreux visiteurs à son stand durant le Rendez-vous International du Carnet de Voyage.
Que présentez-vous au Rendez-vous International du Carnet de Voyage ?
Je suis peintre plasticien et je viens présenter beaucoup de carnets de voyage dont « Eclats de soleil en Ecosse » (auto-édité). C’est ma première exposition de mes carnets que j’ai commencé à créer après le Covid. Pendant le Covid, je suis resté dans mon atelier avec plaisir, après j’ai au beaucoup de mal à créer. Je suis attiré par le fait de peindre en extérieur, dans la nature. J’ai participé à des voyages organisés par les Urban Sketchers, j’ai fait deux voyages avec ma compagne aussi plasticienne, en Birmanie.
Pour vous, à quoi sert un carnet de voyage ?
Pour moi le carnet c’est un carnet d’exploration, d’expérimentions, il n’y a pas de tabou, pas de règle, j’ose dans ce domaine. Je ne veux surtout pas que la page précédente ressemble à la page suivante et je cherche avant tout à me faire plaisir et à me surprendre. J’adore les couleurs, c’est le fil conducteur de mes carnets. Dans chacun de mes carnets il y a du sens, ce n’est pas facile à trouver, je demande au visiteur de prendre le temps et surtout de regarder.
Quelle est votre façon de travailler votre carnet de voyage ?
Mon carnet se prépare longtemps à l’avance dans ma tête, dans la façon d’aborder le pays, les gens.
C’est surtout un merveilleux outil de rencontres, je dis que je fais des carnets « en voyage » et pas « de voyage ». On est de 9h à 17h dehors puis je continue de 21h jusqu’à minuit mon carnet, jusqu’à 1h pour les textes. Je termine mon carnet durant mon voyage, il y a une unité de temps et de lieu. J’éprouve beaucoup de plaisir à faire des carnets de voyage.
Qu’est-ce qui vous plait le plus ?
Le côté positif, ce sont les rencontres. Ce n’est pas exprimable, je suis considère comme peintre d’émotions quand je réalise des portrais, parfois des gens se mettent à pleurer.
C’est mon 1er festival le Rendez-vous International du Carnet de Voyage, l’organisation et les gens sont sympas. Lors d’expositions de tableaux, il n’y a pas autant d’échanges. Il y a une barrière entre l’artiste peintre et la personne qui regarde. Ici à Clermont-Ferrand, la communication se fait c’est royal, les gens osent dire « c’est chouette », « il y a de la couleur ».
Durant vos voyages, est-ce qu’il y a eu une rencontre particulièrement marquante ?
Lors de mon dernier voyage en Inde, j’ai séjourné pendant 4 jours dans un endroit au bord d’un lac. Il y avait une mamie qui marchait à 90 degrés, avec un visage et une belle expression. J’ai demandé à la dessiner, elle a refusé. Son petit-fils a bien voulu poser pour moi, sa compagne, son fils. Au bout de de 2,3 jours, je lui ai demandé si je pouvais dessiner son réchaud, les allumettes. Le dernier jour, je lui ai montré mes dessins, elle a fini par accepter d’être dessinée. Cette femme continuait à cuisiner dehors alors qu’elle pouvait être dans une maison.
Je vous donne un billet sans retour, où allez-vous ?
En Amérique du Sud car je n’y suis jamais allé, c’est le seul continent que je n’ai jamais exploré.
Quel est votre coup de cœur du festival ?
J’aime le travail du carnettiste espagnol, Santi Salles.
J’aime aussi le Rendez-vous International du Carnet de Voyage en lui-même, c’est vrai. Je suis venu plusieurs fois en tant que visiteur. De l’intérieur c’est top, les gens qui organisent sont fantastiques, on y est bien !