Irène Bouguerra alias Ritournelle, son nom de plume, posssède trois passeports, français, algérien et aurovillien. Artiste auteure, écrivaine et illustratrice, diplômée des beaux-arts, sa première passion ce sont les arts graphiques. Elle a exaucé son rêve de publier des histoires pour les enfants, le conte étant sa grande source d’inspiration. Elle présente au festival « Chez moi au Burkina Faso » et « Chez moi in India » (ed. Edite-moi).
Que présentez-vous au Rendez-vous International du Carnet de Voyage ?
Je suis artiste-auteure et je viens présenter deux carnets « Chez moi au Burkina-Faso » et Chez moi et India », ils sont parents. J’ai le désir d’en faire d’autres, le prochain sera peut-être en Algérie car j’y ai des liens et relations comme au Burkina Fasso et en Inde, c’est donc plus facile pour m’ouvrir la porte de l’intimité des locaux. Dans ces ouvrages on rencontre des enfants, leur vie quotidienne, leurs activités, etc. J’ai eu besoin que des locaux m’ouvrent leurs portes afin que je puisse mieux comprendre certaines choses car ce sont des cultures très éloignées.
Pourquoi vous êtes-vous intéressée à ces enfants ?
J’ai été résidente dans ces deux pays pour des raisons personnelles et professionnelles. En vivant là-bas, j’ai ramené beaucoup de récits de voyages, très inspirants. Dans mes récits je parle d’enfants que j’ai côtoyés. Ce sont les enfants de Marie, une amie proche qui m’a permis de mieux comprendre les coutumes du Burkina Faso.
Les carnets s’articulent en deux parties dont une partie dédiée à l’illustration. Au Burkina Faso, la petite fille de 8 ans qui s’appelle Pierrette, elle est bilingue et habite une concession. Elle nous invite dans des lieux et nous raconte ce qu’elle fait comme contribuer aux tâches domestiques. Elle a la chance d’être scolarisée dans une école privée. Elle joue dans la cour, souvent sous la surveillance des grands-mères. Elle rend service dès ses 8 ans, elle garde par exemple sa petite sœur qui est un bébé. Le lecteur découvre alors les tâches qui incombent aux filles.
En Inde, l’adaptation m’a demandé culturellement plus d’efforts. C’est un monde qui m’était beaucoup moins familier à la différence du Burkina. Je m’y suis rendue dans le cadre d’un volontariat artistique. J’ai fait un gros travail de recherches afin de comprendre comment se constitue une famille là-bas, comment se passent les mariages arrangés.
J’aime raconter ces moments de vie. Je parle du culte des ancêtres. Dès petits, ils apprennent à gérer un conflit, à ne pas le laisser s’envenimer. Je parle de la symbolique des wax qui contiennent des messages comme l’œil de sa rivale, une représentation que l’on porte si une femme trouve que ses voisines sont trop intéressées par leur mari.
Comment se tisse le lien avec ces familles ?
Ça s’échelonne sur plusieurs années. Je suis d’ailleurs encore en lien avec la famille de Pierrette via WhatsApp. J’ai envoyé à sa maman des photos de l’exposition au Rendez-vous International du Carnet de Voyage.
Je vous donne un billet sans retour, où allez-vous ?
Je reste chez moi en France. Et pourtant au Burkina Faso et Inde, ça a été chez moi un temps. La difficulté est de partir à cause du lien affectif qui se tisse. Mais j’espère avoir la possibilité de continuer de bouger.
Quel est votre coup de cœur du festival ?
Caroline Amblard qui m’a parlé de ses carnets en Afrique de l’Ouest. Je suis impressionnée par tous les talents autour de moi au festival.