Peintre, diplômé d’architecture en 2021, Antoine Bataille vit à Paris. Lors d’errances qu’il pratique principalement dans les lieux reculés, il arpente la France à la recherche des derniers bastions de nature. Il présente son « Carnet d’errance » au Rendez-vous International du Carnet de Voyage.
Que raconte « Carnet d’errance » ?
L’errance c’est une forme de voyage qui m’attire. C’est moins l’idée de passer d’un A à un point B qui m’intéresse que de s’attarder dans un paysage afin d’y observer des choses qu’on n’a pas forcément pu voir en ne faisant que le traverser. Ces instants, je vais essayer de les représenter à l’encre de Chine assez visqueuse.
« Carnet d’errance » a cette façon de rentrer dans le paysage de manière très contemplative afin de capter une forme de mystère qui potentiellement est imperceptible, mais grâce au dessin, on peut arriver à l’approcher dans l’espoir de le capturer.
Pourquoi utiliser l’encre de Chine ?
J’ai toujours dessiné et à partir de 14 ans, j’ai commencé à aller dehors.
De techniques en techniques, après une longue et lente transition, l’encre de Chine offre comme facilité de représentation des matières qui m’intéressent, notamment la texture. La technique génère des choses que je n’avais pas anticipées. L’imprécision m’intéresse dans cette technique.
Quel paysage vous a marqué durant vos errances ?
La Creuse et le quart sud-est de la France. J’aime le fait qu’il y ait une nature qui ait une puissance évocatrice, qu’elle évoque le mystère et qu’on puisse s’y déplacer facilement et y dormir facilement.
On a l’impression que vos dessins sont des photos…
Ca s’explique par l’utilisation du noir et blanc.
Quels sont vos projets ?
Continuer l’errance dans le quart Sud-Est de la France. J’aimerai aller de lieux alternatifs en lieux alternatifs et rencontrer des gens qui habitent à proximité du monde sauvage, qui ont une démarche volontaire de réduction de leur impact et qui veulent amener d’autres personnes avec eux.
Je vous donne un billet sans retour, où allez-vous ?
Je ne prends pas l’avion pour des raisons écologiques et de sens. J’irais un peu loin, en Chine et reviendrais lentement.
Quel est votre coup de cœur du festival ?
Chuck Banger car sa démarche me plait. Dans « Des Mauges aux Ecrins » (auto-édité), il a voyagé 5 mois à pied à travers la France, on voit qu’il a pris le temps de dessiner au quotidien ce qu’il voyait. Son dessin est très précis, très simple et puissant. Il y a une force remarquable dans ses dessins.