Il faut aller voir

En tête-à-tête avec Joss Proof

En 2017, Joss Proof a réalisé qu’il s’est éloigné de la pratique du dessin, il décide alors de ne plus jamais sortir sans son carnet de croquis. Il présente au Rendez-vous International du Carnet de Voyage, du 15 au 17 novembre, son « carnet nantais ».

Pourquoi un jour vous décidez de ne plus jamais sortir sans votre carnet de croquis ?

J’ai toujours dessiné donc naturellement après le collège je me suis dirigé vers des études de dessin en arts appliqués. Après le bac, j’ai fait un BTS en communication visuel. Le carnet de croquis fait partie des exercices habituels en écoles d’art, ce sont des devoirs et ça pouvait même être une contrainte. J’ai quand même conservé cette pratique quand je partais en vacances, en week-end mais de façon occasionnelle.

Je suis infographiste et suis entré dans ce métier par le dessin mais finalement on ne dessine pas beaucoup. On fait beaucoup de mise en page et de retouches photos.

En mettant en commun différentes frustrations (être enfermé et face à son ordinateur, ne plus dessiner, etc.), je me suis rendu compte que ce que je devais faire c’était, sortir de chez moi, penser à ce qui me plait et sortir mes carnets de croquis, à Nantes. J’ai tout réappris, c’est comme la musique quand on ne pratique pas, on oublie, il faut donc tout réapprendre.

Que présentez-vous au festival ?

Je présente mon livre « carnet nantais » car je suis nantais. Pour me remettre au dessin, j’ai arpenté Nantes dans tous les sens. J’ai donc un stock de dessins. L’idée de faire un carnet est venue du public qui me le demandait lors de festivals.

Je ne voulais pas faire un livre historique sur Nantes, j’ai donc fait 8 thèmes de promenades que j’ai regroupés en chapitres, entrecoupés d’interludes qui mettent en avant ma pratique du dessin avec des anecdotes sympas, comme le regard des gens dans la rue, des remarques maladroites qu’ont pu faire des passants. J’ai aussi fait une page sur les difficultés de dessiner dans les musées.

Mon métier d’infographiste m’a servi pour réaliser la mise en page de ce livre. J’ai fait une campagne Ulule pour m’aider à autoéditer le livre.

Qu’est-ce qui vous plait dans la ville de Nantes et son architecture ?

J’aime la ville de Nantes car j’y suis né et je la connais. J’apprécie la diversité culturelle. Il y a beaucoup de styles d’architectures qui cohabitent. J’ai tout de suite eu un attrait pour l’architecture. On me demande même souvent si je suis un architecte.

Ce qui m’intéresse dans les croquis c’est de faire juxtaposer des choses différentes, des anomalies comme un bâtiment historique coincé dans une zone industrielle.

Quel matériel avez-vous utilisé pour ce carnet de voyage ?

Au début, je dessinais à l’encre, il reste d’ailleurs quelques traces sur certains dessins. J’ai utilisé le feutre.

Quel est l’endroit que vous préférez dessiner à Nantes ?

L’île de Nantes car il y a les structures de voyage, le carrousel, ça change tout le temps.

Je vous donne un billet sans retour, où allez-vous ?

En Islande.

Quel est votre coup de cœur du festival ?

Bernard Guérin car ses carnets sont incroyables et la mise en scène de son stand est bluffante !

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