Architecte bruxelloise, Barbara Luel travaille principalement au crayon, au graphite soluble, au stylo-bille et à l’encre de Chine combinée à l’aquarelle.
Comment t’es-tu lancée dans le dessin ?
J’ai étudié l’architecture car j’adorais dessiner. En tant qu’architecte j’ai passé tout mon temps derrière l’ordinateur et au bout de 15 ans, je me suis remise au dessin en voyageant. J’ai découvert plein de façons de dessiner, de nombreuses façons de regarder.
En dessinant en voyage, on est plus détendu, on fait moins attention au regard des autres qu’à la maison, qui est aussi mon bureau. En avançant en âge, je pratique de plus en plus le dessin et je prends de plus en plus de temps pour dessiner car j’ai un métier très stressant même si je l’adore. J’ai envie de travailler moins, de déléguer et de faire plus de dessins.
Comment as-tu réussi à être éditée ?
En 2018, j’ai rencontré l’éditeur Akinomé au marché des éditeurs, au Rendez-vous International du Carnet de Voyage. J’ai fait mon premier livre sur le Japon et j’en suis au 6ème livre.
On peut dire que tu es touche à tout…
Je propose des cours en ligne depuis le Covid, qui fonctionnent bien et aussi de plus en plus de stages de dessin. Depuis l’année dernière, je donne des cours d’architecture pour transmettre l’amour du dessin car les élèves ne dessinent plus beaucoup. Je trouve qu’un architecte qui ne sait plus dessiner, ça ne va pas. Dessiner et écrire, créer des nouvelles connexions dans le cerveau c’est important.
Que présentes-tu au Rendez-vous International du Carnet de Voyage ?
Mon nouveau livre « Le Portugal, un jardin au bord de l’océan » (éd. Akinomé), un livre pour adulte et pour enfant, pour apprendre le portugais. J’ai aussi apporté un libre sur le thé japonais, écrit avec une sommelière du thé, j’ai fait les illustrations. Je préfère faire l’écriture moi-même mais c’était une belle expérience.
Pourquoi préfères-tu écrire ?
Le fait d’écrire et de dessiner me permet de décider ce que je dessine. Quand je n’écris pas, je reçois par exemple une liste de 120 dessins à faire. Souvent ce sont des dessins très spécifiques pour illustrer un texte et c’est difficile. Quand j’écris moi-même, j’écris en fonction des dessins et pas l’inverse.
Comment de temps as-tu passé au Portugal ?
Ca fait une 10e d’années que je vais de temps en temps au Portugal. Pour terminer le livre, j’y suis allée allé 4 fois l’année dernière. J’ai tout dessiné sur place. Parfois un dessin n’est pas assez bien mis en page et je l’ai refait à la maison pour qu’il puisse être publié dans le livre ou je rajoute des détails plus tard. J’ai pris plusieurs carnets, de plusieurs formats pour ce voyage.
Qu’aimes-tu dans ce pays ?
C’est un pays avec des gens adorables, on mange bien. Les couleurs sont fabuleuses ! La nature est assez impressionnante avec les rivières, la côte, j’ai tout aimé. La nature dans les montagnes est très belle.
Quels sont tes projets ?
Je suis occupée à faire un carnet sur la Norvège avec Akinomé, prévu pour cet été.
Qui est ton coup de cœur du 25ème Rendez-vous International du Carnet de Voyage ?
Christophe Pons Capitain avec ses peintures de forêts, je lui ai donné 2 livres à dédicacer. C’est une découverte, je ne le connaissais pas ! Je cherche chez les autres artistes ce qu’il me manque parfois chez moi.
Je fais des ateliers avec d’autres artistes pour me forcer à tester de nouvelles choses. C’est important de voir comment les autres travaillent et on conserve ou non certaines nouvelles techniques comme des nouvelles façons de faire des lignes. Pour apprendre, je passe beaucoup de temps à copier d’autres artistes pour essayer de voir comment ils travaillent et je refais les choses plus ou moins de la même façon.
Quand on fait un stage en voyage avec un autre artiste, on fait « à la façon de » et ce qu’on produit c’est souvent une pâle copie de l’œuvre originale. Le but c’est de transposer ça dans nos dessins. Mes couleurs ne changent pas beaucoup au fil des années mais de temps en temps je rajoute une nouvelle couleur, un nouvel outil.



