Il faut aller voir

En tête-à-tête avec Hélène Balcer

En juillet 2022, la compagnie « Ne dites pas non, vous avez souri ! » embarque Hélène Balcer dans une tournée de spectacles tout à vélo autour de Coutances (Manche). L’artiste retranscrit bien sûr ce voyage dans un carnet…

Comment t’es-tu lancée dans le carnet de voyage ?

J’ai fait des études de design, Normal sup. Dans ces études où l’on dessine beaucoup, le carnet de voyage c’est LE support d’apprentissage. Quand j’ai commencé à travailler, j’ai arrêté de dessiner.

Le carnet de voyage m’a redonné goût au dessin. On découvre alors des paysages et le plaisir de dessiner. Je ne fais pas que du carnet de voyage, c’est un outil de travail. Je fais du reportage graphique et de la bande dessinée.

Que présentes-tu au festival ?

Je présente « A bicyclette » (éd. du Chameau). C’est un micro-voyage à vélo, au cœur d’une tournée de musiciens. Tout le matériel est transporté à vélo par tout un ensemble d’artistes. Les spectacles proposés sont très complets et participatifs afin de mobiliser les habitants et les populations en milieu rural. On était entre plage et bocage. On ne faisait pas énormément de kilomètres par jour car les musiciens doivent faire des balances, c’est-à-dire des répétitions.

On bénéficiait d’un capital sympathie, les gens nous voyaient souffrir et faire des efforts. C’était très festif. Je faisais partie du projet comme les autres artistes. J’étais missionnée pour raconter leur quotidien. Le fait de faire un carnet de voyage, cela attire les gens qui venaient me voir.

Tu arrivais à finaliser tes dessins sur place ?

Tout ce qui est de l’ordre du dessin d’observation est fait sur place. Je dessine « en live ». Il y a jute la narration que je remets en forme, après coup. Je raconte ce voyage sous la forme d’une petite BD.

Est-ce qu’il y a eu une rencontre marquante durant ce voyage ?

On était une 20e d’artistes donc nous avons croisé beaucoup de monde. Une rencontre marquante reste « la grande Catherine » lorsque nous logions chez l’habitant. Nous logions chez elle, c’était une ancienne juge qui travaillait beaucoup pour les autres. Elle est engagée dans les activités culturelles et le soutien aux personnes. Elle a un sacré caractère et elle nous avait grondé car on était arrivé en retard chez elle alors que nous avions eu une panne. Puis j’ai vu que tout ce qu’elle faisait en tant qu’organisatrice d’événement, elle a le cœur sur la main. Je suis impressionnée par son parcours et son engagement.

Je te donne un billet sans retour, où vas-tu ?

Au Japon, ça fait longtemps que j’ai envie d’y aller et tant pis si je ne rentre pas.

Qui est ton coup de cœur du festival ?

Michaël Bunel et Lucas Vallerie pour leur ouvrage « Rescapées » (éd. La boîte à bulles) qui a reçu le prix du Club de la Presse Auvergne durant le festival. J’aime cette démarche de reportage et le fait d’être embarqué sur des sujets pas faciles.

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